be your own hero !

“ Ne vous blâmez pas ainsi, la perfection n'existe pas. Ce monde est imparfait, vous le constatez tous les jours. Et c'est pour ça qu'il est intéressant d'y vivre „



Je m'appelle Sugar Emrys Owen. Mais appelez-moi Emrys. Merci à maman qui m'a donné au moins un deuxième prénom de garçon. Franchement, vous en connaissez beaucoup des garçons qui se nomment Sugar ? On s'est beaucoup moqué de moi par le passé. M'attribuant le sobriquet de "mon p'tit sucre" ou "mon sucre d'orge". J'ai donc vite décidé de barrer mon premier prénom afin d'éviter toute moquerie supplémentaire. Bon, vous comprenez à présent pourquoi je déteste autant mon prénom... on me connait plus sous le nom du colonel S. Emrys Owen. En effet, je suis colonel à seulement vingt-six ans... Pour tout vous avouer, mon père m'a un peu aidé (ou plutôt beaucoup), étant donné qu'il est un Lieutenant général. Je n'ai pas vraiment tout compris quand on m'a attribué mes fonctions... Tout se passa très vite et avant même que j'aie le temps de m'en rendre compte, je fus sur un champ de bataille. Quoi de plus passionnant que de tuer, n'est-ce pas ? J'ai toujours été plutôt doué pour la chasse, mais pas celle à l'homme... Oui, depuis tout petit le général Owen, me sonne que mon destin est dans l'armée, que je suis né pour cela, que le sang des Owen coule dans mes veines et que je me dois de perpétuer la tradition. Que je serai commandant. Je m'en tiens à colonel pou l'instant, cela me suffit amplement. En réalité, je n'ai jamais souhaité faire partie de l'armée. Ma vraie passion, c'est la musique... c'est toute ma vie. Quand je rentre d'une journée épuisante, je m'assois sur mon piano ébène et laisse mes doigts parcourir les touches ivoires. Et là, je ne fais plus qu'un avec le piano. Je passe des heures et des heures ainsi, jusqu'à que mes doigts se fassent si douloureux et deviennent si rougis que je suis obligé de me stopper, et ce contre mon gré. On m'a souvent considéré comme un prodige du piano. Ma mère est une pianiste de renommée à Amestris, et elle donne souvent des concerts auxquels elle m'y convie. A trois ans, je commençais déjà à tripoter les touches. A quatre ans, ma mère trouva amusant l'intérêt que je portais à cet instrument et à la passion que j'éprouvais en écoutant les morceaux qu'elle jouait. Elle proposa à mon père de me faire quelques cours d'éveil musical. Il refusa net. "C'est pour les filles, mon petit sucre, je ne veux pas que tu finisse comme ta mère à jouer pour des retraités. N'oublie pas que tu seras un grand homme bien fort à la tête d'une armée !" Cependant cela ne m'arrêta pas, ni ma mère. Je commençai les premiers morceaux basiques en sa compagnie, alors que mon père était au travail. Il n'était qu'un simple soldat à l'époque. Il s'avéra que j'étais beaucoup plus doué que ma mère le pensait. Un jour, à peine plus âgé que six ans, elle me surpris à jouer un morceau du niveau d'un élève ayant effectué déjà plus de sept ans de pratique ! Les trois grands B (Bach, Beethoven, Brames) m'inspiraient, ainsi que le jeune prodige Mozart. Elle me compara d'ailleurs à lui. Plus tard, on découvrit que j'avais l'oreille absolue, que je pouvais reproduire chaque morceau de piano que j'entendais à la perfection... Un handicap ou un avantage ? Je ne l'ai jamais su. Mais il est évident que même sans cela, j'aurais tout autant aimé la musique, en particulier le piano. Toutefois, une telle passion pour la musique n'aide pas à rentrer dans l'armée. Comme je l'ai dit, mon père haut gradé a posté un nombre x de lettres de recommandations et m'a présenté à un nombre y de personnes dont j'ai tous oublié le nom... Je ne suis pas le meilleur les colonels. Je n'aime pas ça, je me répète... Comment aimer ce job qui sert soit disant à rétablir l'ordre et à faire le bien mais qui exécute une cinquantaine d'innocents par an ? Le massacre d'Ishbal m'a laissé très perplexe. Mais comme toujours, j'évacue ma colère et mon désespoir dans ma musique.

Mais il y a une raison qui me retiens à l'armée toutefois. Vous allez rire ; c'est une fille. Je n'ai jamais eu de relations sérieuses jusqu'à présent, allant d'un soir à une semaine au grand maximum. L'amour ça ne me disait pas grand chose... Jusqu'à que je rencontre Williems, une excellente tireuse de l'armée. Cette fille est magnifique. Elle a toutes les qualités du monde, l'armée en a vraiment besoin et elle ne semble pas prête de la quitter. Moi, c'est simple, je l'aime, inutile de nier. Ça me fait une sensation bizarre dans la poitrine que je n'avais jamais ressentie auparavant. J'ai arrêté de voir d'autres filles. Je ne sors plus beaucoup. Mais je la sens distante ces temps-ci. Je doute qu'elle ressente les sentiments que moi à son égard. Mais je ferais tout pour qu'elle succombe à mes charmes.